LA LAQUE : QUESAKO ?






LA LAQUE : QUESAKO ?

Malheureusement certains vous parleront de laque mais en proposant en fait de la fausse laque utilisant en base une membrane de polymère nécessitant beaucoup moins de couches. Ne vous-y trompez donc pas.


Et la "vraie" laque ?

Il faut distinguer la laque végétale de la laque synthétique.

LAQUE VEGETALE

La laque végétale est une résine issue de la sève, en général très toxique, de divers arbustes de la famille des Anacardiacées. Celle-ci forme en séchant un revêtement solide, résistant aux intempéries. La sève résineuse récoltée doit être utilisée dès qu'elle a été filtrée et purifiée, colorée ou nature. Elle sèche en formant un film insoluble et sans pores. Elle possède de nombreuses qualités comme de rendre imperméables les objets qu'elle recouvre, elle résiste aux insectes et garde en toutes occasions sa flexibilité.
La laque naturelle s'utilise par application de couches très minces ; la qualité de la laque est déterminée par le nombre de couches — sept couches pour une belle laque. Ces couches très minces sont séchées puis polies avec un mélange de poudre de brique broyée impalpable, de sang de cochon et d'huile Tsong-Yeou, avant application de la couche suivante.

Le séchage entre chaque couche doit se faire dans un environnement spécial : une enceinte close, le muro, dans lequel l'objet fraîchement laqué sera mis à sécher à l'abri des poussières et en atmosphère humide et chaude. Une attention toute particulière doit être apportée à l'entretien du muro. Des réchauffeurs maintiennent une température idéale alors que des bols remplis d'eau assurent une humidité constante. Il faut veiller à ce que les parois de l'enceinte ne ruissellent pas. Pour ce faire, il faut les éponger régulièrement. Le temps de séchage varie suivant le type de laque et l'hygrométrie de l'air extérieur. La moyenne est de trois jours. Il est impératif que le séchage complet soit respecté, faute de quoi, la laque restera collante et impropre à être poncée et polie.  Imaginez donc : 3 jours de séchage avant chaque couche et un minimum de 7 couches, le calcul est facile pour savoir le temps nécessaire, le temps justifiant que cette laque n’était utilisée que pour des biens précieux.


LAQUE SYNTHETIQUE

La laque synthétique, synthétique mais non moins vraie est le fruit de découvertes faites au début du 20ème siècle.  C’est en fait une peinture mais pas n’importe quelle peinture : une peinture à bases de résines thermodurcissables.  La technique, si elle est un peu plus simple que celle de la laque végétale, nécessite également de travailler dans un local exempt de poussière.  Les différentes couches (et il en faut également 7 pour avoir une belle laque) peuvent être appliquée au pistolet, la laque étant, entre chaque couche et après séchage, poncée avec les papiers abrasifs à l’eau afin d’obtenir une surface parfaitement lisse et soyeuse.
L'image de la laque reste démodée malgré les innovations. En effet, nous gardons en tête la laque brillante des meubles de nos grands-parents… Mais aujourd'hui, oublions ce souvenir pour découvrir la véritable histoire de la laque, une peinture de très haute qualité qui s'est modernisée et adaptée aux nouveaux besoins, tant dans l'usage que dans l'aspect.
Depuis leurs débuts, à l’instar de la laque végétale, les laques synthétiques sont perçues comme brillantes et clinquantes, synonyme de richesse et de bourgeoisie. Cela explique leur essor important au XXème siècle, où la tendance déco intérieure était au « bling-bling ». Du sol au plafond, les laques reflétaient le travail long et fastidieux de l'artisan spécialisé dans l’art du travail bien fait, afin d'obtenir un résultat parfaitement lisse. On parlait à l’époque d'un effet « miroir », expliqué par le côté très tendu et très brillant des laques, qui permettait presque d'apercevoir son reflet. Cette technique permettait de montrer la bonne fortune des habitants.
La mode est ensuite passée à des aspects plus veloutés et plus mats. D'un point de vue technique, il est très difficile de réaliser une peinture à la fois esthétique et mate : plus la matité est forte, plus la peinture est sèche et plus les gestes du peintre laissent du relief. Malgré tout, les technologies de notre temps le permettant, la laque mate et velours font leur apparition, avec un niveau de qualité très élevé.

PEINTURE OU LAQUE ?

Il y a deux principales différences entre la peinture et la laque, tout d’abord, l'esthétisme : la laque est bien plus tendue que la peinture, c'est-à-dire qu’elle est plus lisse et sans relief. La peinture laisse davantage de marques, on parle d'un effet « poché » qui peut s'apparenter à une peau d'orange. Cet effet est tout à fait normal, les peintures sont dites « garnissantes », c'est-à-dire que la masse de matière est plus importante, plus épaisse. De plus les rouleaux et brosses adaptés aux peintures participent à la création de ce relief. La laque à l'inverse, est le produit le plus tendu et lisse que l'on puisse trouver sur le marché. Elle donne cet effet de perfection aux supports peints, mais nécessite donc une préparation minutieuse de ces supports (ponçage, primaire...).

La seconde grande différence, c'est la résistance : les laques, même mates, sont lessivables, contrairement aux peintures mates qui disposent d'un film plus fragile avec lequel il faut prendre ses précautions. De plus, elles sont dures et riches en résines, c'est-à-dire qu'elles résistent beaucoup mieux aux chocs, aux frottements et aux agressions du quotidien. Idéales pour les portes, les placards, les commodes et autres supports particulièrement soumis à ces agressions. Elles sont amenées à durer dans le temps, bien plus que certaines peintures.

La laque, c’est l’exigence. Elle permet un rendu plus élégant et plus chic. C'est la « Rolls » de la peinture !

 

LAQUE SYNTHETIQUE : QUID de l’environnement ?

Laque à base de solvants ou à base aqueuse ?

Sur ce point il me semble qu’il ne peut y avoir aucun compromis.  L’écologie avant tout !  Il est vrai que l’application d’une laque à base aqueuse est nettement plus difficile mais elle a,  outre le fait de sauvegarder l’environnement et la santé, un gros avantage : elle offre une plus grande résistance aux rayures !

 

DISTINGUER LA QUALITE D’UNE LAQUE

Attention au grammage car toutes les laques ne se valent pas, loin de là, même très loin de là j’ai envie de dire !!! La moyenne se situe entre 160 à 200 grammes de laque par m² et peuvent monter jusqu’à 300g/m².  En effet dans un but économique, pour vendre des laques toujours moins chères certains fabricants appliquent des couches plus légères.  Conséquence ? C’est positif pour votre portefeuille puisque vous aurez une laque à bon prix et de premier aspect irréprochable.  Mais mon expérience m’a appris que le bon marché est toujours trop cher. Ainsi, si vous désirez une laque qui tienne dans le temps il faut mettre le bon prix.  Et évitez à jamais la fausse laque, évidemment.



Edvige Natali Cuisines Namur

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